Pour neutraliser Micah Johnson, l'homme ayant abattu cinq policiers à
Dallas, les forces de l'ordre ont utilisé un robot télécommandé qui a
fait détoner une bombe. Cet usage inédit pose des questions éthiques et
morales.
Selon de nombreux experts, il n’y a jamais eu de précédent à l'emploi
de "robot-tueur" dans l’histoire de la police américaine. "C’est la
première fois qu’un robot est utilisé de cette façon par la police", a
ainsi expliqué sur son compte Twitter Peter Singer,
de la fondation New America, un groupe de réflexion spécialisé
notamment dans les questions de sécurité. D’après ce spécialiste, un
robot de type Marcbot avait cependant déjà été employé de manière
similaire, non pas sur le territoire américain, mais par les troupes en
Irak.
Pour neutraliser Micah Johnson, l'homme ayant abattu
cinq policiers à Dallas, les forces de l'ordre ont utilisé un robot
télécommandé qui a fait détoner une bombe. Cet usage inédit pose des
questions éthiques et morales.
Selon de nombreux experts, il n’y a jamais eu de précédent à l'emploi
de "robot-tueur" dans l’histoire de la police américaine. "C’est la
première fois qu’un robot est utilisé de cette façon par la police", a
ainsi expliqué sur son compte Twitter Peter Singer,
de la fondation New America, un groupe de réflexion spécialisé
notamment dans les questions de sécurité. D’après ce spécialiste, un
robot de type Marcbot avait cependant déjà été employé de manière
similaire, non pas sur le territoire américain, mais par les troupes en
Irak.
la police américaine utilise depuis des années des robots pour
neutraliser notamment des engins suspects avec leurs bras articulés,
mais jamais dans le but de tuer. Même dans le monde militaire, la
mission principale de ces robots est de désamorcer des explosifs et
ainsi sauver des vies. "Ils sont assez maladroits et ils sont plus
utiles pour des opérations de reconnaissance que d’attaque", a ainsi
expliqué à l'agence Associated Press Tom Gorup, un vétéran de l’armée
américaine en Irak et en Afghanistan, qui travaille désormais pour une
entreprise de sécurité.
Concernant les robots aériens, la situation est différente. L’armée américaine a l’habitude de se servir de drones
lors de raids contre des jihadistes au Pakistan, au Yémen ou en
Somalie. Ces avions sans pilotes, atteignent parfois les terroristes
mais font aussi souvent de nombreuses victimes civiles. Ces frappes très
pratiquées par l’administration Obama sont ainsi très controversées.
De possibles dérives
Pour William Cohen, un ancien employé de la firme Exponent qui a
conçu le robot Marcbot utilisé en Irak, ce nouvel emploi des robots
soulève des questions inquiétantes pour l'avenir : "Comment la police va
définir la ligne rouge à ne pas franchir et décider quand il faut
continuer à négocier ou utiliser un robot ?". Elizabeth Joh, professeur
de droit à l’université de Californie, s’inquiète aussi de possibles
dérives. "Les situations d’extrême urgence ne devraient pas définir les
situations plus ordinaires lors desquelles la police pourrait être
tentée d’utiliser des robots qui peuvent faire du mal", insiste-telle.
Déjà en 2015, l’ONG Human Rights Watch et l’organisation
International Human Rights Clinic avait lancé une campagne contre
l’utilisation éventuelle de ces "robots-tueurs" par les forces de
l’ordre. Selon elles, ces machines "ne sont pas dotés de qualités
humaines, telles que le jugement et l’empathie, qui permettent à la
police d'éviter de tuer illégalement dans des situations inattendues".
"Nous n’avons pas eu d’autre choix"
Plusieurs milliers de chercheurs et personnalités de renom, dont le célèbre physicien Stephen Hawking, avaient également lancé un appel,
pour mettre en garde contre les robots-tueurs capables de "choisir et
frapper des cibles sans intervention humaine". "La technologie de
l'intelligence artificielle a atteint un point où le déploiement de ces
systèmes est, pratiquement sinon légalement, faisable non dans les
décennies mais dans les années à venir. (...) Elles ont été décrites
comme la troisième révolution dans la pratique de la guerre, après la
poudre et les armes nucléaires', avaient-ils écrit dans un texte publié
en 2015 durant la Conférence internationale sur l’intelligence
artificielle (IJCAI).
À Dallas, les autorités ne se sont pas étendues sur les raisons qui
les ont poussées à utiliser ce robot. "Nous n’avons pas eu d’autre choix
que d’utiliser notre robot piégé, et de placer un dispositif dans son
prolongement afin de le faire exploser là où était le suspect", a
seulement expliqué le chef de la police David Brown. "Les autres options
auraient exposé les agents à un grave danger".
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